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Location: St-Jérôme (RdN), Qué., Canada

Aucune idée de qui je suis. Faudrait demander à d'autres. Ça ne m'intéresse pas de le savoir. Cependant, les autres m'intéressent. Je trouve que les gens virtuels sont très vrais, je veux dire, plus sincères que si on les rencontrait en personne ailleurs.

Sunday, February 18, 2007

M'arracher de ma vie

M’ARRACHER DE MA VIE

Comme quand on a trop mal aux dents;
Et qu’on court tout droit au dentiste.
On en trouve un, c’est épatant.
Tant pis pour la douleur du risque.
Ça fera mal juste un instant.
Mais après on sera en piste
Pour de plus endurables temps.
Après, ce sera comme avant.
Avant qu’on ait si mal aux dents,
Qu’on souffre de ses états d’âme,
Des autres qui jugeaient nos drames
Futurs, présents, et ceux d’antan.

D’antan, comme quand adolescent
Quittant un soir en descendant
Un escalier qui craque trop...
Non ! Moi, j’y courrais presque au trot.
J’allais laisser tout derrière moi.
Je courrais vers la délivrance.
Sans juger de leurs violences
Que je retournais contre moi.
Plutôt que d’en combattre mille,
Je n’avais qu’à combattre moi.
Ce serait simple et plus facile
Que de justifier mes exploits.

Oui, mes exploits, mes héroïsmes
Qu’on avait pris pour du faux bois.
Et jamais plus ne seraient tristes
Mon corps, mon âme et mes dix doigts.
« Quiconque meurt, meurt à douleur. »
Comme l’avait écrit Villon.
Moi j’y allais sourire aux lèvres
Etonné de jubilation.
J’étais seul pour le plan de l’ange.
Tout prêt pour leur donner le change.
Sans mots, sans rien laisser de trop.
Un accident, rien de trop gros.

Dessous quarante c’était parfais.
Comme tous les soirs pour dormir.
Un seul comprimé y suffirait.
Et du Gravol pour pas vomir.
J’allai me coucher dans la neige;
M’endormir ne serait pas long.
Le froid, le vent et son manège :
J’allais me mourir tout du long.
Mais le corps à de ces défaites
Qu’il n’acceptera jamais bien.
Il tremble, il souffre et fait la tête.
Il se débat de jouer rien.

Il se débat bien qu’harnaché.
Il me réveille tant et tant.
Chaque cellule a mal aux dents.
Cent racines à lui arracher.
Un cheval avec mord aux dents.
Tout un cheval qui se débat !
La vie est un cheval fougueux,
Et je ne suis qu’un pauvre gueux.
Il est tant et plus fort que moi.
Il s’évade de tous ses liens.
Il me ramène auprès des miens.
Le pire échec, et je le bois.

Je bois de cette de vie fragile.
On passera pour le facile.
Car sur le fauteuil de mon coin
Mon corps est là qui fait le point.
Mais moi je le regarde bien.
Il a fait rater le voyage
De mon esprit parti pour rien.
Il est le pire de mes bagages.
Je n’ai pas pu m’en extirper
Je loge en lui, en étranger
Je le hais autant que les autres
Leur vérité qui est la vôtre.

La vôtre que je dois abattre
Pour justifier mes intentions
Qui ne sont que des illusions
Dans les regards à quatre pattes
Des ceux qui ont leurs étriers
Sur leur montures d’alezans
Et qui me voient comme un perdant
Pour bien s’assurer qu’ils m’ont tué.
Sans savoir que je vis encore,
Mon esprit roulant à leurs pieds
Comme un cerveau décapité
Qui sais que le silence est d’or.

Et mon silence dort dans les autres ?
J’y ai presque laissé ma vie…
Reviens cheval, mon bon apôtre.
On ne vivra que pour nous deux.
Mange l’avoine et boit dans le sceau.
Il n’y a plus rien de trop beau.
Fous-toi du reste et de ces autres.
C’est de toi dont je veux être l’hôte.
Je vais bien m’occuper de toi.
Tu vas bien t’occuper de moi
Un esprit sain dans un corps sain
Alors vieux, on se met en route ?

En route bien que fatigués.
Mais avance on n’ira pas vite.
Je crois qu’on peut passer à gué.
Il est passé le temps des fuites.
J’écrase les qu’en-dira-t-on.
Ils en diront ce qu’ils voudront.
Oh comme on se fout de tout !
Quand on a dit adieu à tout.
Si c’est la mort que j’ai voulu,
J’ai bien payé plus que mon dû
LIBRE ! Tout ce que j’ai à vivre !
C’est fini le temps de les suivre.


Suivre comme un chien mal jugé ?
Je n’en ferai qu’à mon idée !
De concert avec les humains
Qui ont choisi d’autres chemins.
Tu ne veux pas mourir ma vie ?
OK, d’accord et à nous deux !
Je reprends ce que j’ai laissé
En toutes choses délaissées.
Je ne prends que ce que je veux.
Je ne fais que ce que je peux.
Regardez-moi bien dans les yeux
Je n’ai plus peur de tous vos yeux.

Vos yeux c’est dont j’avais si peur ?
J’ai tout perdu, comprenez bien
Et je ne tenais plus à rien.
Qui pourrait me faire encore peur ?
Tout m’est possible et accordé !
Le temps, les gens, les choses
Quoique j’en reste détaché,
A présent, je les vois en rose.
J’arrive avec ma liberté.
J’arrive avec ma vérité.
Je tiens à tout, je tiens à rien,
Mais je me tiens debout très bien.

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